Prévention des conduites addictives : quel rôle pour l'animateur ?

(Extraits du Journal de l'Animation - Janvier 2013 – N° 135.)

Les animateurs professionnels et occasionnels doivent désormais être formés à la « prévention des conduites addictives ».

Que prévoit la réglementation ? A partir de quand les animateurs doivent-ils intervenir et dans quel cadre ?

« Les structures d'accueil de jeunes constituent des espaces importants de dialogue avec la jeunesse dans des moments autres que ceux de l'école et de la famille. »

Fort de ce constat, le Ministère a souhaité que les animateurs encadrant des enfants et des jeunes puissent être sensibilisés et formés à la compétence « prévention des conduites addictives ».

Un guide « Prévention des conduites addictives et animation » réalisé par un groupe de travail associant le Ministère, la MILDCA (Mission Interministérielle de la Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives) et des experts, a été mis en ligne, avec l'ambition de constituer un guide méthodologique à destination des organismes de formation sur ces pratiques.

Tous les diplômes d'Etat de l'animation des ministères chargés de la Jeunesse et des Sports sont concernés.

Ce guide part du principe que la prévention est l'affaire de tous et qu'il s'inscrit dans une démarche citoyenne. Ne rien faire ou ne pas s'exprimer face à des comportements que l'on estime défavorables à la santé pourrait être compris comme un cautionnement.

La modification de l'arrêté sur le BAFA

L'arrêté du 17 janvier 2012 a répondu à cet objectif :

Il est maintenant précisé que l'animateur doit assurer la sécurité physique et morale des mineurs et « en particulier les sensibiliser, dans le cadre de la mise en œuvre d'un projet pédagogique, aux risques liés notamment aux conduites addictives et aux pratiques sexuelles ; apporter , le cas échéant, une réponse adaptée aux situations auxquelles ils sont confrontés ».

Le rôle des animateurs

Il ne s'agit pas d'attendre des animateurs qu'ils deviennent des spécialistes des risques liés aux conduites addictives, mais plutôt que cette question soit intégrée dans l'exercice de leurs fonctions éducatives en structures d'accueil de jeunes.

Ils doivent apprendre à adapter leur discours et leur conduite en fonction des publics et du contexte pour savoir répondre au mieux aux besoins des mineurs sur ces questions, et en renvoyant le cas échéant vers les acteurs ou les structures ressources les mieux adaptés.

La posture éducative de l'animateur

Les auteurs du guide insistent sur l'idée qu' « être un acteur éducatif, c'est aussi avoir un rôle préventif auprès des enfants et des jeunes ». Les animateurs doivent être attentifs aux messages et aux images qu'ils peuvent faire passer, par leurs paroles mais aussi leurs propres comportements.

Les enfants et les jeunes vont voir en eux un modèle, s'identifier à eux.

Un des aspects de la prévention consiste à informer les jeunes sur les conséquences des comportements à risques (addictions, conduites dopantes) en leur rappelant régulièrement les effets nocifs de ces pratiques ainsi que la législation en vigueur.

La prévention ne signifie pas forcément parler « produits », mais construire une relation de proximité et de confiance qui permette d'aborder des sujets sensibles.

La légitimité de l'animateur tient justement à la qualité de la relation qu'il va savoir instaurer avec les jeunes à travers des activités ludiques, et à son degré de crédibilité.

Article de Roselyne Van Eecke - paru dans Le Journal de l'Animation - Janv. 2013 - N° 135.